« Va réparer mon Église ! » C’est le titre des Conférences de Carême que nous avons retenu cette année. Comme vous le savez certainement, ce sont les paroles que saint François d’Assise a entendu de la part du Seigneur et qui a orienté sa vocation et toute sa vie, avec la fécondité immense que nous connaissons. En effet, à cette époque, l’Église était en péril à cause de la richesse des clercs et des conséquences non évangéliques qui en découlaient. Saint François n’a pas écrit des traités théologiques critiquant l’Église pour la réformer. Non ! Il s’est changé lui-même et c’est par sa sainteté qu’à travers lui le Seigneur a pu transformer son Église durablement.
Aujourd’hui, notre Église vit une crise très grave. La découverte à répétition des scandales sur les abus sexuels sur les enfants, les religieuses, ainsi que l’immoralité de certains responsables d’Église à un haut niveau, provoque comme un écœurement profond et, plus grave, une défiance envers l’institution et ses prêtres. Les médias en profitent pour critiquer encore un peu plus l’Église.
La première attitude indispensable que nous devons avoir, c’est une grande compassion envers les victimes. Ils ont droit à notre respect, notre écoute et notre accompagnement. L’Église, depuis le pontificat de Benoît XVI, a commencé ce travail de mise à jour, d’écoute et aussi de sanction pour les fautifs. On peut lui reprocher de ne pas aller assez vite, d’être maladroite, de ne pas faire assez… mais on ne sort pas d’une longue pratique de silence en un jour… C’est la première institution qui le fait et le fait sérieusement.
Alors, c’est le temps de « rebâtir notre Église ». Oui, et ce n’est pas la première fois que cela arrive dans son histoire. Quel chemin prendre ? On peut rester indigné toute sa vie et s’écarter. On peut généraliser les critiques au risque de diviser un peu plus le corps ecclésial. On peut vouloir lui imposer des idéologies anciennes ou nouvelles comme le gallicanisme, l’anticléricalisme ou vouloir la transformer en une démocratie moderne… Je retiendrai en ce jour ce que nous propose le Cardinal Robert Sarah dans son dernier livre Le soir approche et déjà le jour baisse : en premier la prière, puis la fidélité à la doctrine transmise ainsi qu’au rôle du pape, et la charité fraternelle.
Qu’en ce temps de Carême nous nous mettions tous au travail par notre conversion personnelle, notre prière et le dialogue, pour renouveler notre amour à notre Église, une, sainte, catholique et apostolique.
père Joseph Dequick