Il me semble important de revenir sur la crise dans laquelle est entrée l’Église suite aux révélations des crimes de pédophilie depuis la dernière guerre mondiale.
Dans sa lettre au Peuple de Dieu du 20 août dernier, le pape François a exprimé sa honte pour ces actes qui laissent des blessures imprescriptibles. Il rappelle que l’Église a déjà fait beaucoup pour permettre que la parole soit libérée et que les victimes soient accompagnées au mieux. Mais il faut aller plus loin. Pour lui, la raison de ces abus sexuels, comme tous les autres abus, est à chercher dans le cléricalisme, du clergé comme celui des laïcs.
Le pape rappelle que nous sommes tous solidaires et que c’est donc ensemble qu’il faut réagir pour que cela ne se reproduise plus. Encore faut-il ne pas se tromper de combat. Rien n’est plus mauvais que de se laisser envahir par le doute sur la personne des prêtres, comme sur l’institution de l’Église. Ce n’est pas en cherchant à diminuer le rôle et la fonction des prêtres que nous sortirons de cette crise, au contraire, mais plutôt en retrouvant le vrai sens du sacerdoce, comme celui de la place et du rôle des laïcs. Le pape nous invite à la conversion de nos mentalités au sein même de l’Église. N’est-ce pas cela qu’a sans cesse prêché le Christ ?
Dans son histoire, l’Église a connu plus d’une grande crise. Elle s’en est toujours sortie en retrouvant la fidélité à son Seigneur et maître, Jésus lui-même et à son message de paix et d’amour. Ce n’est certainement pas pour rien que François a écrit une Lettre apostolique sur l’appel à la sainteté.
Cette rentrée pastorale doit nous permettre, non de déserter nos responsabilités et nos églises, mais de nous mobiliser à nouveau, ensemble, pour retrouver la confiance dans la beauté et la grandeur de la vie chrétienne. C’est par notre manière de vivre fraternelle, bienveillante et attentive aux petits et soucieux d’annoncer le Christ que nous sortirons du doute démobilisateur pour entrer dans une confiance active au service de nos frères et de la mission que le Seigneur nous confie.
père Joseph Dequick
