Mercredi 4 mai 2022, le ciné-club de Lavaur L’adulciné et la paroisse Saint-Alain ont proposé le 2ème Ciné-Orgue, d’un cycle de 3, sous l’impulsion de l’organiste Wilfried Kathemann, avec cette fois le film » Koyaanisqatsi «
3ème Ciné-Orgue :
MERCREDI 1ER JUIN À 20H30
« Microcosmos, Le peuple de l’herbe » (F-A d’époque)
Nous rendrons ainsi hommage à Jacques Perrin, acteur, réalisateur et producteur, décédé le 21 avril.
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Voici quelques notes utilisées pour l’introduction de ce 2ème Ciné-Orgue encore très apprécié, qui a de nouveau réuni 150 spectateurs. Décidément, Wilfried Kathemann est non seulement un artiste mais aussi un performeur. Lui et l’orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale Saint-Alain nous ont à nouveau transportés, dans un film tout autre, après « Nosferatu » mercredi 6 avril.
(voir au bas de cette page le lien vers le compte-rendu du 1er Ciné-Orgue)
Damien, président du ciné-club L’adulciné
(Le 6 avril, le public avait donné sa préférence pour que la soirée suivante débute à 20h mais c’était oublier le changement d’heure et le recul de l’obscurité)
« Koyaanisqatsi: Life out of Balance »
Film de Godfrey Reggio, États-Unis, 1982, 85 minutes
Lavaur, cathédrale Saint-Alain, mercredi 4 mai 2022 à 20h30
« Koyaanisqatsi », vécu sur un tel écran, dans un tel écrin et avec ce souffle est une expérience exceptionnelle, grâce au puissant montage et aux talentueuses images du chef opérateur Ron Fricke. Usant de beaucoup de prises de vue accélérées, le réalisateur Godfrey Reggio et son équipe affichent leurs points de vue sur notre planète imposante, la nature et certaines folies humaines… Un récit très élaboré qui, 40 ans après, fait écho à beaucoup de nos actualités.
Un opéra d’images qui ne ressemble à quasiment rien de connu, et encore moins pour le public de 1982, qui les découvrait et n’en était pas gavé comme nous pouvons l’être aujourd’hui.
Nous avons la chance de profiter d’une restauration datant de 2012, qui nous propose une qualité très proche de celle d’origine, avec une stabilité exceptionnelle pour un film évidemment tourné en pellicule.
Wilfried Kathemann réalise pour nous une création qui n’est pas seulement musicale mais aussi véritablement cinématographique.
Nous l’avons vécu il y a un mois avec « Nosferatu » : il ne fait pas qu’accompagner le film…
Il est doué dans l’improvisation ; ses choix musicaux, ses interprétations sont unanimement saluées et, dans cet édifice, il fait des merveilles avec cet orgue.
Nous lui demanderons si le travail du compositeur de la musique du film, Philipp Glass, l’a influencé.
La création de la musique du film, que nous n’entendons évidemment pas lors de ce Ciné-Orgue, a consisté en de nombreux aller/retour entre le réalisateur et le compositeur.
Le montage et la musique se sont nourris l’un l’autre pendant 7 années !
Chaque spectateur perçoit les choses évidemment selon sa sensibilité et sa culture, mais ici quand même, la charge est lourde… (lire au bas de la page « Réactions, échanges et presse »)
On peut penser à l’influence que ce film a peut-être eue sur celui de Luc Besson « Le 5ème élément », ou sur « Lucie » un autre de ses films, sur « Matrix » aussi, des sœurs Wachowski.
Peut-être lui-même puise t-il son inspiration dans des films comme « 2001, Odyssée de l’espace », de Stanley Kubrick (1968).
Justement : les images de la Terre réalisées depuis la station spatiale internationale par Thomas Pesquet…
J’ai écrit au producteur des films réalisés en collaboration avec Thomas Pesquet, Pierre-Emmanuel Le Goff – parmi lesquels un long-métrage distribué en salle – pour lui demander si l’un d’entre eux pourrait convenir à nos Ciné-Orgues, c’est-à-dire sans le son, avec une création musicale d’un organiste.
Il m’a répondu qu’ils préparent eux-mêmes une version ciné-concert du film « 16 levers de soleil » pour cet été ! Donc à surveiller.
Pour en revenir au « 5ème élément », clin d’œil aux quatre éléments qui constituent l’univers (la terre, l’air, l’eau et le feu), ils sont l’une des matières de « Koyaanisqatsi » :
C’est par le feu que le film débute ; on pourrait croire à une explosion mais il s’agit de l’allumage des moteurs d’une fusée spatiale.
Le film bouclera sur un retour au feu, une destruction, une fin vertigineuse…
Il est aussi composé d’images d’essais militaires et nucléaires dans les déserts américains… (plans a priori achetés à la Nasa et à l’Armée) ; d’images d’archives également.
Soyez patients car ce n’est qu’au bout d’un gros quart d’heure qu’apparaissent les premières activités humaines. N’allez pas imaginer qu’il n’y a que des paysages pendant toute la durée du film.
Petit à petit la présence de l’homme grandit, jusqu’à une partie entièrement consacrée à l’observation du genre humain, de nos vies (certes ici américaines) souvent projetées dans des univers inhumains…
Ce film est un regard gigantesque sur notre maison commune, sur ses habitants, sur nos sociétés dites « évoluées », sur nos industries, nos économies, nos rythmes effrénés, nos moyens de transports, les flux urbains, etc.
Il utilise quelques métaphores, l’une des plus frappantes étant celle des circuits imprimés électroniques ressemblant aux maillages des grandes villes…
Ô « Temps modernes »…
Ce que nous voyons dans le tout 1er plan du film est une partie d’une galerie de peintures rupestres, qui remonterait aux premiers Indiens, peut-être chasseurs de mammouths, l’un des peuples amérindiens, probablement ancêtres des Indiens Hopis.
Ces peintures se situent dans l’État de l’Utah, comme vous pouvez le lire dans les diapositives que nous proposons durant le temps d’attente. (ci-dessous)
Dans des chants que nous n’entendrons pas, puisqu’ils sont dans la bande son d’origine, des paroles Hopis sont utilisées, des « prophéties ».
Elles sont transcrites dans le générique de fin mais elles ne sont pas traduites en français dans cette copie haute-définition que nous avons spécialement fait venir des États-Unis.
Nous les avons donc copiées dans les diapos d’attente.
Vous les retrouverez sur le site de la paroisse, avec le compte-rendu que nous vous proposerons comme il y a un mois. (ici-même)
Nous pourrons reparler de ces « prophéties » dans nos partages ultérieurs, notamment parce que plusieurs séquences du film vont peut-être résonner en vous comme telles !
Retrouvez également dans le diaporama ci-dessous la transcription d’un interview de Godfrey Reggio qui fait partie des bonus du DVD du film.
« Microcosmos », sera le prochain Ciné-Orgue de Wilfried Kathemann, le 1er juin (projection HD).
Nous souhaitions une comédie mais Wilfried n’en a pas encore trouvé de convaincante, qui puisse s’adapter à cette église-cathédrale et à l’univers de l’orgue.
UN IMMENSE MERCI, WILFRIED, DE NOUS OFFRIR CES SOIRÉES UNIQUES
ET COURAGE POUR LA CRÉATION DE CELLE DU 1ER JUIN !
► Diaporama proposé à l’écran lors de l’attente du spectacle, mercredi 4 mai :
(cliquer pour agrandir et mettre en pause)
Ping : 3ème Ciné-Orgue avec « Microcosmos » – Paroisse St-Alain, Lavaur